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Paon du jour ©entomart.be



︎ Partent-ils tous en hiver ?


Au début de l’hiver, c’est terminé, hormis dans le sud de la France, quasiment tous les insectes ne volent plus. Ont-ils disparus ? Et les hirondelles ? Et les grenouilles ?
Que ce soit pour un repérage en solitaire ou pour une animation avec un groupe, il y a toujours des animaux à voir en hiver. S’il neige, c’est pratique, les mammifères laissent des traces qu’il suffit (presque) de suivre. Pour les oiseaux, c’est l’un des meilleurs moments. Si les hirondelles sont parties en Afrique, les oiseaux du Nord s’installent chez nous. Parfois, dans nos jardins, un rouge-gorge norvégien remplace un rouge-gorge algérien… mais on n’y voit que du feu !

De très nombreuses espèces ne s’observent qu’en hiver, les ornithologues sont donc de sortie, n’hésitez pas à leur demander où et quoi (il y a toujours un ornithologue près de chez soi). Par exemple, c’est l’unique occasion d’observer les immenses grues cendrées (photo), qui picorent dans les champs et se reposent la nuit au bord de l’eau. Dans leur couloir de migrations nord-sud, on peut les admirer, parfois par milliers comme au Lac du Der (Champagne-Ardenne) ou dans les Landes.

Côté amphibiens (grenouilles, crapauds ou salamandres), ils sont en dormance, à l’abri : tas de pierre, tas de bois, trou, sous une bûche, au fond de l’eau… La découverte d’une salamandre tacheté sous un morceau de bois n’est pas rare.

Côté insectes, ceux qui ne sont pas partis en migrations* “hivernent” dans leur coin. On dit qu’il se mettent en diapause, une sorte de veille énergétique puissante. Sous forme de larves, de nymphes (= chrysalides pour les papillons) ou d’adultes, cela dépend des espèces, voire des individus.

Une exploration minutieuse du sous-bois s’impose. Un groupe d’enfants est souvent bien plus efficace que nous pour déloger de la vie.

Délicatement, on trouvera des larves de coléoptères dans le bois mort, des reines de guêpes sous une écorce (elle est comme groggy, immobile), des chrysalides de papillons sphinx dans le sol, des papillons adultes dans les cavités d’arbres creux ou les abris.

Par exemple, le Paon du jour (photo) est assez souvent caché au plafon des abris de jardin ou les greniers non chauffés, et le papillon Citron est parfois bien camouflé dans une touffe de feuilles de lierre ou autres.




Les possibilités sont nombreuses, il suffit souvent de s’appuyer sur les personnes ressources de votre coin, souvent issues des associations ou des sociétés savantes (souvent localisées dans un muséum). Normalement, ils se feront une joie de vous indiquer où sortir et quoi voir. En ville, parcs, jardins ou coulées vertes, sont également à explorer, attentivement.


*Une partie des insectes migre chaque année, comme des papillons ou des libellules


Aller plus loin 


Pourquoi  les insectes disparaissent-ils en hiver ? 
Voir des grues cendrées 
Les oiseaux hivernants 
Les insectes en hiver 
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Grue cendrée © Marek Szczepanek (Wikipedia)



︎ Des animaux… blancs comme l’hiver !


Loin d’être albinos, certains membres de la faune sauvage deviennent blancs en hiver. Si l’on connaît les cygnes, dont certains sont toujours blancs, d’autres animaux varient. Tous vivent non loin des montagnes, où le fait de devenir blancs lorsque la neige s’installe longtemps, les rend invisibles au regard des prédateurs.
Commençons par un oiseau, cousin sauvage des poules : le Lagopède alpin. Entre septembre et décembre, il mue et passe du brun tacheté au blanc. Entre mai et juillet, il redeviendra graduellement brun. Tous les oiseaux muent au cours de l’année. Mais parfois cela ne se remarque pas, ils restent les mêmes avec un plumage neuf. Parfois, cela se remarque un peu, comme la tête sombre de la Mouette rieuse qui disparaît après la saison des amours. Ici, notre lagopède change totalement de couleur.

C’est également le cas de mammifères, comme le Lièvre variable, un cousin du lièvre d’Europe. En octobre, il mue et passe du brun au blanc, en commençant par ses extrémités. Il passera l’hiver, tout blanc, dans la neige des Alpes.

Dans la famille des mustélidés, ces petits carnivores qui ondulent en courant (sauf le blaireau, plus nounours), je demande l’Hermine. Poursuivie pendant des siècles pour sa fourrure blanche d’hiver, elle ornait encore récemment la robe des hauts magistrats. Elle est aujourd’hui remplacée par du lapin d’élevage teint en blanc.

Entre deux mues, le brun et le blanc de ce carnivore se mélangent pendant un mois environ. Il est donc possible de croiser une hermine tachetée ou marbrée. C’est parfois le cas de leur proches cousines les belettes, celles qui vivent dans des régions où la neige s’installe de longs mois et qui muent en blanc.

S’il est difficile de voir ces animaux, leurs traces dans la neige sont uniques. Mais si l’on se trouve dans une région sans longues neiges, les thématiques « adaptation », « neige », « climat » ou « habit de magistrats/biodiversité des vêtements » sont des bons sujets d’animations.

D’autant qu’avec le réchauffement, la neige est de plus en plus rare à certains endroits, et ces animaux risquent de bientôt rester bruns toute leur vie !



Aller plus loin 


Lagopède alpin 
Hermine 
Mustélidés… où êtes vous cachés ? 
Des outils pédagogiques « neige » 


Lagopède alpin Wikipedia ©Jan Frode Haugseth
Autres photos Wikipédia







Textes François Lasserre à améliorer, utiliser, partager... WIP !