Piqueuses ? Mordeuses ? Squatteuses ? Effrayantes ? Si elles sont appréciées et même consommées ailleurs, nos cultures considèrent plutôt les araignées des maisons comme des animaux suspects. Pourquoi ? Voilà une énigme qui mêle psychologie, sociologie, écologie, biologie, hérédité, culture… et en dit long sur notre rapport subjectif avec le vivant qui ne nous revient pas !
HAÏES ?
De moins en moins. Disons que les araignées des maisons sont de plus en plus appréciées pour leur action de prédation efficace sur les insectes qui nous ennuient, mais pas encore pour leurs huit beaux yeux !
RENTRENT-ELLES EN HIVER ?
Non. Nos sens nous trompent encore. Présence d’araignées et saisonnalité (fin d’été) ne sont pas liées. Leur présence est due à la maturité sexuelle des mâles qui sortent alors de leur cachette à la recherche d’une femelle. Seulement, nous avons du mal à croire que ces grandes bêtes étaient chez nous tant elles étaient discrètes. Et pourtant ! Les araignées rentrent dans les maisons lorsqu’elles sont petites, à la recherche de territoire, ou bien cachées dans des bûches ou un vieux meuble.
SQUATTEUSES ?
Oui. Les espèces des maisons ont évolué vers des habitats abrités, type cavités, grottes, troncs creux… comme nos habitations où elles se cachent dans les recoins où l’on ne passe pas l’aspirateur.
MORDEUSES ?
Non. Les probabilités devraient nous aider à rester zen, seulement nous ne savons pas les appréhender. Si les morsures d’araignée existent dans certaines conditions et plutôt en extérieur, elles sont si rares que les millions de « piqûres » d’araignée déclarées oralement chaque année restent improbables. Même un médecin ou un pharmacien est incapable d’identifier un bouton seul. Et penser que les araignées se feraient coincer par notre corps la nuit, c’est ignorer leur agilité. Enfin, les araignées ne sucent pas le sang. Les responsables des « boutons d’araignée » sont en premier lieu des moustiques auxquels nous réagissons plus que d’habitude, ou d’autres petites bêtes hématophages : simulies, phlébotomes, cératopogonidés, etc.
UNE ARAIGNÉE, DES ARAIGNÉES ?
Parmi les 1 600 espèces d’araignées vivant en France, nos habitations en abritent principalement deux. L’une vit au plafond, c’est le pholque qui, avec ses fines pattes, est rarement craint et prompt à capturer une mite ou un moustique. L’autre vit au sol, c’est la grosse tégénaire, sombre et poilue, qui se remarque lorsqu’elle se déplace ou cherche l’amour. Elles sont rejointes depuis quelques années par de grosses zoropses qui leur ressemblent, mais sont plus à même de grimper aux murs et plafonds.
TÉGÉNAIRE ?
Cet arachnide – et non insecte – tisse l’une des plus grandes et larges toiles en nappe, terminée par un tunnel de cachette. Son nom vient du latin tegenarius, « fabricant de couvertures ».