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︎ Les ours des Pyrénées, symboles sauvages ?

 


Que de légendes collent à la peau des ours ! Dévoreurs ou protecteurs, selon les cultures, c’est aussi avec eux que nos ancêtres se disputaient les grottes préhistoriques. Si les montreurs d’ours étaient nombreux autrefois, aujourd’hui seule une poignée de montagnards pyrénéens côtoie quelques dizaines d’ours sauvages. Pour le pire et le meilleur, leur présence est un symbole de la part sauvage de nos natures, fort et unique.



NOMBREUX ?


Non. Si les ours étaient communs au Moyen Âge, la pression humaine les a petit à petit fait se retrancher dans les montagnes. À la Révolution, seules les Alpes et les Pyrénées en abritaient encore, jusqu’à ce que la chasse, le braconnage ou l’exploitation forestière manquent de les éliminer totalement de leur dernier territoire, les Pyrénées. Il n’en restait que cinq en 1995. À force de protection, de réintroduction d’ours slovènes et de naissances, la population de 2019 atteint environ cinquante ours.

GROS DORMEURS ?



Non. Les ours sont de « faux hibernants » et n’entrent pas, comme les loirs ou les marmottes, en complète léthargie l’hiver. Selon le temps et la nourriture, ils peuvent s’abriter dans une tanière et ralentir quelque temps leur métabolisme, ou bien ne pas le faire du tout.



VOLEURS DE MIEL ?


Un petit peu. Comme nous et d’autres animaux, les ours apprécient le miel, et les couvains d’abeilles. Cependant, en 2018, seuls sept ruchers et vingt ruches auraient été détruits pour une population d’alors environ quarante ours.


D’AILLEURS ?


Oui. En 2004, un chasseur a illégalement abattu Cannelle, la dernière ourse de souche française. Désormais, seuls son fils, Cannellito, le père de celui-ci, Néré, « le noir », né en Slovénie, et des ours issus de réintroduction habitent les Pyrénées.


MANGEURS DE BREBIS ?


Si peu. Les ours sont surtout végétariens – se nourrissant d’herbes, racines, baies, etc. – et insectivores. La part des mammifères dans leur menu est d’environ 10 %, dont des cadavres et des proies sauvages ou domestiques. Concernant ces dernières, il s’agit surtout d’individus faiblards de troupeaux isolés. On estime que l’ours est responsable d’environ 2 % seulement de la mortalité globale des brebis des Pyrénées. Mais pour l’éleveur et le troupeau, aussi rares soient ces attaques, elles sont compliquées à vivre.



FÉROCES AVEC NOUS ?


Si rarement. Aucune attaque d’ours n’est à déplorer en France. Les immensément rares cas remontent à l’époque de la chasse, lorsqu’un ours était blessé. Les abeilles domestiques sont donc bien plus à craindre que Nounours !


Aller plus loin 

Les ours brun 
Association Ferus
Réseau ours (ministère)

L’Ours brun. Biologie et histoire, des Pyrénées à l’Oural. Pascal Étienne et Jean Lauzet. Biotope/Publications scientifiques du MNHN, 2009
Jean-Paul Clébert, Dictionnaire du symbolisme animal. Bestiaire fabuleux, Albin Michel, 1971

Illustration Caroline Gamon

(image issue de ma rubrique La nature mise à nu qui apportait de la pensée critique au magazine Kaizen n°48, janv-fev 2020)
Textes François Lasserre à améliorer, utiliser, partager... WIP !