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︎ Les renards, tant tués, pour rien ?
︎ Les renards, tant tués, pour rien ?
Voleur de poules ? Enragé ? Nuisible* ? On a beau lui reconnaître ruse et beauté, Maître Renard n’en reste pas moins perçu comme une menace, sanitaire ou écologique. Et si, à la manière du Petit Prince, on apprivoisait ce mal-aimé ?
VECTEURS DE MALADIES ?
Non. La rage du renard a été éliminée en 2001, notamment grâce à la vaccination par appât. En revanche, le renard (comme les chiens) peut transmettre l’échinococcose, maladie parasitaire. Cependant les cas sont anecdotiques et les propriétaires de chien ont bien plus de risque de l’attraper, via une léchouille, que n’importe quelle personne qui glane des plantes sauvages. De plus, l’échinococcose se transmet par les fèces, et non l’urine. Alors s’il y a une crotte sur une fraise des bois ou un pissenlit, ne les mangeons pas !
VOLEURS DE POULES ?
Si peu. Tout poulailler bien fermé ne voit jamais la queue d’un renard, surtout les élevages industriels. Une poule est une grosse proie et la présence bruyante de ses congénères n’est pas pour rassurer ces petits carnivores. S’il est vrai qu’occasionnellement, une poule d’élevage familial peut faire les frais de leurs crocs, en ville, les renards mangent surtout les déchets de nos poubelles mal fermées, jusqu’à devenir familier et fréquenter parcs et jardins.
BEAUX ?
Oui. Cousins de nos chiens, compagnons de nos champs et chemins, ces prédateurs et charognards sont surtout des « cohabitants » de nos territoires, “utiles”, “jolis”, etc.
CONCURRENTS ?
Parfois. Surtout quand ils s’en prennent à « notre » gibier ! Certains renards chassent les perdrix et faisans d’élevage, lâchés chaque année par millions pour la chasse. Or la pression des chasseurs sur les renards les fait parfois compenser en naissant plus nombreux, ou encore favorise l’installation de remplaçants. Quant à la baisse des populations d’oiseaux sauvages, l’agriculture intensive et l’urbanisation en sont plus largement responsables. La réhabilitation d’habitats semi-naturels semble bien plus efficace que les massacres de renards pour favoriser la biodiversité.
NUISIBLES* ?
Éthiquement non. Parce qu’ils sont « susceptibles d’occasionner des dégâts », plus de 500 000 renards (jusqu’à 1 million ?) sont abattus chaque année en France. C’est le sort officiel que leur réserve très souvent l’État, épaulé par des chasseurs, qui décide du statut juridique des espèces. Les associations essaient régulièrement de faire changer ce statut, mais pas facile. On peut légitimement se demdander comment ces prédateurs de rongeurs (dont les “rats taupiers”), vers de terre, baies, lapins, charognes… peuvent être encore classés « nuisible* » ? Propagent-ils l’échinococcose ? Non. La rage ? Non. Faut-il les réguler ? Non. Mangent-ils trop de « nos » levrauts et gibiers plumés ? Oui !
Voir ici son régime alimentaire
RENARD ROUX ?
Depuis peu seulement. Leur nom a longtemps été « goupil », dérivé du latin vulpiculus – petit renard –, puis de vulpes – renard. Un peu comme « conin » devenu lapin, « goupil » a changé de nom, en partie grâce au très populaire Roman de Renart. « Renard roux » reste cependant Vulpes vulpes pour la science.
* le terme “nuisible” est désormais obsolète, il a été remplacé par “espèce pouvant occasionner des dégâts”, ce qui atténue une stigmatisation négative à l’égard de tous les individus d’une espèce.
Aller plus loin
Sur le site de l’Aspas
Plaquette de l’Oncfs
Defi-Ecologique
Illustration Caroline Gamon