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BLAIREAUX
︎ Boucs émissaires méconnus ?
Leur stature et démarche
pourraient nous faire penser à un ours, pourtant les blaireaux, comme l’ours qu’ils ne sont pas,
restent persécutés pour de fausses bonnes raisons. Sont-ils détestables au point de les déterrer et les tuer avec force par des chass(euse)eurs-piég(euse)eurs, voire
d’être totalement ignorer pour la plupart d’entre nous
?
PUANTS ?
Non. Si leurs colocataires occasionnel de terrier – les renards – peuvent effectivement « puer », le blaireau, lui, ne stocke pas de nourriture et fait ses crottes dans des pots creusés à l’extérieur, ce qui leur permet de marquer leur territoire. Leur réputation odorante vient de ce que leurs glandes sécrètent un musc qui imprègne leurs crottes, et donc le territoire, ou les congénères.
VECTEURS ?
Si peu. Anciennement accusés à tort de la rage, les blaireaux seraient, depuis 2009, pour une infime partie, potentiellement vecteurs de la tuberculose bovine. Cela supposerait que des individus soient en contact direct avec des bovins. Selon l’Anses, à ce jour, plus de 99,9 % des troupeaux sont indemnes et « l’élimination préventive des blaireaux (…) ne peut en aucun cas être justifiée. » .
PEU AIMÉS ?
Oui. En France, à l’instar des autres mustélidés (fouines, putois, belettes, etc.), les blaireaux restent parfois considérés comme des « puants nuisibles » alors qu’ailleurs en Europe, il peuvent être protégés. Comme en Angleterre, où ils sont nourris dans les jardins et ornent des cartes postales. Chez nous, au moindre faux pas, voilà les noctambules piégés ou bien déterrés et tués par des humains et des chiens hurlants. Nous sommes étonnant(e)s de violence envers des animaux si peu ennuyeux.
OCCASIONNANT DES DÉGÂTS ?
Si peu. Si certains terriers peuvent causer des affaissements de voies, cela reste localisé et anecdotique. Le tort des blaireaux serait aussi de grignoter des céréales ou de la vigne. Pourtant ces discrets campagnards ou banlieusards ne mangent quasiment que des vers de terre, baies, racines, charognes ou insectes. Placer de simples clôtures électriques, mieux quantifier les dégâts, prendre du recul... serait-il plus difficile que de les stigmatiser comme « espèce susceptible d’occasionner des dégâts » (ou « nuisible »), blanc-seing pour avoir leur peau, ou s’amuser le dimanche faute de grives ?
LENT ?
Oui. Bien que capable de courir s’ils le souhaitent, les blaireaux sont plutôt d’allure débonnaire et déambulent en marchant le museau au sol. Côté reproduction, ils sot mûrs sexuellement après 1 ou 2 ans, selon le sexe (blaireau ou blairelle). La mortalité des jeunes (blaireautins), le trafic routier, les maladies et la famine (naturelle ou engendrée par nos sols appauvris) créent ensuite une lente dynamique de population.
OURS ?
Non. Cependant les blaireaux partagent avec l’ours (et nous, et d’autres…) le fait d’être plantigrade, c’est-à-dire de marcher sur la plante des pieds. Grâce à cela, son empreinte est unique et facile à reconnaître en balade !
Aller plus loin
SFEPM
ONCFS
MELES
ASPAS
GEPMA-réseau Blaireau
Vidéos de Pierre Rigaux
STOP au déterrage des blaireaux
Illustration Caroline Gamon
(image parue dans ma rubrique La nature mise à nu qui apportait de la pensée critique dans le magazine Kaizen n°50, mai-juin 2020)