infox GIRAFES




︎ Les girafes tireraient sur leur cou pour l’allonger



Non, ce n’est pas en tirant sur leur cou que les girafes l’ont allongé. Et même si elles parvenaient à le faire, elles ne transmettraient pas cette particularité anatomique à leurs enfants.

“ET LES LIONNES SE TEIGNENT EN BLONDES ?”

Avec la théorie de l’évolution et la sélection naturelle, nous savons depuis le milieu du 19ème siècle que, au cours de sa vie, aucun animal ne peut modifier ses gènes seul, c’est-à-dire sa signature génétique, celle qui détermine si l’on doit être grand ou petit, par exemple.

Des modifications profondes des gènes n’apparaissent qu’au moment de la reproduction sexuée, lorsque les animaux ou les plantes sexués mélangent la moitié de leur signature avec la moitié de celle d’un autre. Cette rencontre donnera un nouvel individu, différent. Il suffit de voir que l’on ne ressemble pas exactement à nos parents. L’erreur étant de croire que l’on se “reproduit”. Ce qui n’est pas le cas, nous ne sommes pas des reproductions de nos parents, mais des mutations.  

Mais revenons à notre girafe. Il y a très longtemps, disons 9 millions d’années pour le plus vieil ancètre connu, un girafidé avait un cou bien plus petit. Il a mis au monde une girafe différente, avec un cou un peu plus long que celui de ses parents.

Il s’est ensuite trouvé que ce cou plus long permettait à cet individu de brouter plus haut dans les arbres. Ou de mieux se battre avec un autre mâle. Ou de mieux séduire une femelle. Ou de mieux boire du haut de ses hautes jambes. Son nouveau gène “cou plus grand” était donc bénéfique dans son environnement. Cet avantage lui a ainsi permis de se reproduire plus facilement (mieux nourri, plus fort, plus séduisant, etc.).

Plus tard, lui-même a donné naissance à une autre girafe avec le cou encore plus grand, et ainsi de suite, jusqu’à ce que ces successions d’individus donne des girafes à long cou.

C’est ainsi que, parmi les singes, certains sont devenus des hommes et d’autres des babouins, par exemple (voir Descendre du singe), et que tout le vivant s’est transformé, modifié, a évolué.

Une espèce de girafe à petit cou est donc devenue une espèce de girafe à long cou, par succession de hasards et de mutations aléatoires qui sont restées, notamment parce qu’elles étaient bien adaptées à leur environnement.

Il arrive aussi, évidemment, que des gènes adaptés ne restent pas et disparaissent pour x raisons. Toutes ces mutations n’ayant pas de sens, de déterminisme.

Voici grossièrement résumée la théorie de l’évolution et la sélectiojn naturelle (1859), affinée grâce à la génétique, entre autres, et aussi l’épigénétique, mais ça c’est une autre histoire...





Aller plus loin (pistes)


La séléction naturelle

Girafe et cou 

Comment se forment les espèces ?

Epigénétique



(post écrit à partir de mon livre Infox nature, Delachaux & Niestlé, 2020)



Textes François Lasserre à améliorer, utiliser, partager... WIP !