Par exemple, à propos des soi-disant gros "boutons d'araignées" :
Qui m'avait dit que les araignées piquent (mordent) la nuit, était-ce une source fiable ? Savais-je si mes parents, les médecins ou pharmaciens avaient fait de l'arachnologie lors de leurs études ? Quelle est la part d'innée et d'acquis de mes idées reçues ? Est-il seulement possible d'identifier un bouton seul sans autres indices factuels ? Avez-je une preuve visuelle qu'il s'agissait d'une araignée ? Etait-ce courant pour moi de voir des araignées me mordre régulièrement ? Connaissais-je toute la gamme de nos réactions aux piqûres de moustiques (ou autres suceurs de sang) ? Les araignées sucent-elles le sang ? Mangent-elles des humains.es ? Sont-elles incapables de fuir nos mouvements lorsqu'on bouge, si seulement elles sont distribuées à passer dans notre coin ? Avais-je conscience du bassin culturel très arachnophobe dans lequel j'étais né ? Pouvais-je généraliser une éventuelle anecdote sans preuve à bien d'autres cas ? Savais-je que le stress favorise les croyances ? Savais-je que le doute nous est difficile à supporter, qu'il nous faut toujours une explication ou un.e coupable ? Etc. ?
Malgré toutes ces méconnaissances et approximations, j'avais pourtant accepté l'idée que les araignées nous font des gros boutons la nuit.
Incroyable... 🙃️
Eh bien pas tant que ça. En effet, nous sommes comme câblé.es ( via l'évolution) pour croire intuitivement, nous aurions naturellement évolué avec cette plus ou moins grande propension à l'irrationalité qui nous aurait, entre autres, permis de mieux survivre. De plus, notre culture, notre personnalité et notre socialité* nous influencent, et nous avons énormément de difficultés à savoir que l'on croit, à réaliser nos croyances et approximations.
*voir le champ immense des SHS (sciences humaines et sociales)
🕷️ 🕸️ A ma (notre) décharge, la figure d'autorité qui représente les adultes m'avait fortement encouragée et parmi les créatures qui habitent encore les maisons, les araignées ont une bonne tête de coupable dans notre culture arachnophobe.
Il n'empêche que nous désignons sans preuve et vite fait un.e coupable dont la tête ne nous revient pas (ça me rappelle des trucs ça 🤔) !
Les psychologues ont aussi récemment (depuis les années 70 surtout) mis en évidence (ce que les grecs décrivaient déjà) ces parties biaisées et irrationnelles de nos raisons : biais cognitifs, biais sociaux, etc.Nos propensions à accepter une idée qui a l'air vrai pour nous, sans aucune preuve et vérifications sérieuses. Et surtout notre très grande (immense ?) difficulté à abandonner nos croyances intuitives, celles qui nous font accumuler les opinions en notre faveur, choisies plus ou moins conscienmment par notre cerveau (= biais de confirmation).
Nous raisonnons ici davantage en stéréotype qu'en probabilités , notamment à cause de notre heuristique de disponibilité , un biais de raisonnement qui se base surtout sur les informations immédiatement disponibles dans notre mémoire. Et sur les araignées elles sont rarement objectifs ou sympas, et surtout anecdotiques 😵️
Mais rien de grave, avec un peu (beaucoup) de méthode, il est tout à fait possible de ne pas (plus trop) croire l'incroyable.
Euh... cela dit, nous n'avons pas tou.te.s les mêmes dispositions (culture familiale, sociétale, stress, envies, velléités...) à avoir de l'esprit critique et cette grande "difficulté intellectuelle" lorsqu' 'il s'agit de remettre en question ses idées, à partir de celles qui vont à l'encontre des nôtres 🙃️
Certain.es y arrivent de suite, voire adorent être contredit.es et détestent sentir qu'ils colportent des bêtises. D'autres mises plus de temps, plusieurs années, voire des décennies ou bien jamais. Avoir de l'esprit "critique" ne signifie pas tout critiquer de façon négative ou tout remettre en doute, mais d'analyser sa façon de penser et d'où vient ce que l'on croit, pour savoir si elle est au maximum fiable.
Pour défendre l'inhibition et douter de nos biais de raisonnement, il est utile d'avoir de la méta-subjectivité (réfléchir à sa propre raison), et de ressentir des émotions contre-factuelles : doute, regret et curiosité. Penser vraiment, c'est donc penser contre soi 🤯 D'où l'immense difficulté de la démarche qui consiste à aller par-delà ses intuitions premières.
Rappelons que croire serait un penchant naturel de notre esprit, voire un effet secondaire de nos nombreuses capacités cognitives, alors que nous pensons être des êtres de raison. Avec le temps et de nombreux penseurs, chercheurs, philosophes ou ingénieurs plus méthodiques, la raison s'immisce de plus en plus, et les croyances globalement s'atténuent (moins de dieux, elfes ou serpents de mer géants). Mais il reste de nombreuses croyances qui répondent à ce penchant naturel et/ou social.
Pourtant, pour la paix des échanges, des débats, des rencontres, des constructions communes, des sociétés, des familles ou pour son apaisement personnel, rien de tel que de raisonner avec méthode et application, et d'avoir conscience de nos croyances et biais 🌈️🌞️
On peut aussi considérer qu'il s'agit d'un projet éthique et démocratique (sociétal, politique, éducatif...) de se rapprocher le plus possible et si possible de la vérité (ou plutôt de la vraisemblance), ou au moins de se tromper le moins possible.
La démarche méthodique et rationnelle sert notre émancipation et notre autonomie intellectuelle . En cela je trouve humaniste, contrairement au complotisme ou aux croyances qui sont d'une certaine façon élitistes, réservés aux initiés.es qui y auraient accès.
La pensée méthodique, elle, est à la portée de tout le monde, comme une égalité par le haut.
Petit livre très bien fait pour commencer, y compris pour des ados.
Cet article est une invitation à essayer de nous recentrer davantage sur des informations fiables, en utilisant au maximum son "esprit critique" et une méthode d'investigation scientifique, épistémologique, pour mieux distinguer notamment ce que l'on croit (intuition, opinion , ressenti, anecdote, expérience personnelle, témoignage, etc.), de ce que l'on sait au mieux (faits produits par une méthode fiable, avec de très nombreuses études scientifiques, des expertises croisées, des théories scientifiques, des expérimentations répétées, etc. .).
Je précise qu'une personne qui croit sincèrement savoir . La pensée méthodique permet en théorie de s'en rendre compte, surtout si l'on est disposé à l'utiliser. Rester dans ses croyances est bien plus confortable et moins qualifié intellectuellement. La démarche scientifique, elle, a comme caractéristique essentielle la recherche systématique de l'erreur pour s'approcher au mieux de la vraisemblance. Ce qui est également fatigant, physiquement, car utiliser son cerveau entraîne une consommation énergétique.
En santé, par exemple, qui sait réellement que l'ostéopathie crânienne et viscérale (depuis 1874), l'homéopathie (1810), l'acupuncture (- 90 avant J.-C.), la sophrologie (1960) et bien d 'autres n'ont (toujours) pas prouvé une efficacité supérieure à celle du placebo ? Elles restent ainsi rangées parmi les pseudo-sciences, et dans ce cas, si des effets apparaissent, elles restent dus aux effets contextuels (= placebo) et non à des effets qui seront intégrés à ces pratiques.
A ce propos, il se dit souvent chez celles et ceux qui utilisent ces pseudo-sciences : "mais si ça marche, même placebo, ce n'est pas grave !". Absolument pas, si cela est signalé, que chacun en a bien conscience et achète un produit ou une séance de "bien être" en connaissance de cause, et que cela reste dans la sphère privée. Par exemple, j'ai moi-même longtemps bu du « vinaigre au miel » (eau + vinaigre + miel) préconisé avec soin par mes parents (👋️) pour soigner mes rhumes, et « ça marche » !
Mais est-ce pour autant suffisant pour que l'on vende du vinaigre au miel en pharmacie, sans indications critiques, ou que l'on vote une loi pour le faire rembourser par la sécurité sociale ?
Ne pourrait-on pas d'ailleurs rappeler régulièrement que le placebo fonctionne et qu'il suffit souvent de ne pas se jeter ou acheter des tonnes de médicaments (naturels ou de synthèse), sauf indications d'un médecin évidemment.
A quand une information claire sur toutes ces pratiques et produits « alternatifs » qui précisait « 📝 Ne dépasse pas l'effet placebo » ? Sinon, cela entretient une forme de "pensée magique" et les mythes, cela détourne de la raison et peut attiser le dogmatisme.
Et hors des dogmes, les avancées sociétales et la paix semblent plus accessibles.
Toutes les opinions (croyances) se valent, dès qu'elles sont fondées sur des valeurs ou de la morale. En revanche, il est plus douteux d'avoir une opinion sur des faits scientifiques.
On peut ainsi faire voter sur l’âge de la maturité, mais pas sur la distance Terre-Lune ou le nombre d’électrons dans tel atome. Cela paraît évident, mais le fait scientifique est parfois controversé ou mis à mal, en grande partie à cause de nos biais de raisonnement (voir plus loin) et de notre propension à l’irrationalité qui serait un héritage évolutif plus ou moins encombrant, parfois.
Pourtant, la science se moque de notre opinion, que c’est difficile pour notre égo 😒️😌️
A NOTER : une personne qui croit pense sincèrement être dans le savoir. La pensée méthodique permet de mieux s’en rendre compte.
Source : Christophe Michel – chaîne « Hygiène mentale »
« Plus la science avance, plus elle émet de nouvelles questions, plus les croyances deviennent diverses et variées »
Romy Sauvayre (sociologue)
S’appuyer sur des informations fiables est d’autant plus important lorsque l’on débat, ou que l’on reçoit du public, en tant qu’animat.rice.eur, éducat.rice.eur, vulgarisat.rice.eur, journaliste, médiat.rice.eur, enseignant.e ou parents.
Nos motivations sont en grande partie la pédagogie et la neutralité des propos (autant que possible 😑️). Plus nos informations seront fiables et précises, plus notre devoir de neutralité sera servi. D’autant qu’une action d’éducation n’est pas censée être un lieu de militantisme, ni de prosélytisme, au contraire, elle doit être le cadre d’une saine émancipation citoyenne du public, la plus objective possible.
Et ces remarques sont également valables pour des parents qui cherchent à émanciper le plus possible leurs enfants, et moins à les “formater”.
Entend-on souvent lors d’un débat ou d’un dîner un “je ne sais pas” fier et final ? 😏️😞️
︎ Des pistes de méthodes
Voici quelques pistes, surtout lorsqu’il s’agit de sujets délicats et polémiques, comme l’alimentation, la santé, les énergies, l’environnement, les animaux qui nous font peur, la “nature”, la collapsologie, le véganisme, etc.
Cela pourra aussi nous servir lors d’un dîner entre amis, haut lieu de débats et d’échanges parfois stériles autour de sujets non maîtrisés que sont, justement, ceux gouvernés par nos croyances et opinions ou ressentis spontanés.
Nos “profondes convictions” ou encore le fait que nous soyons “intimement persuadé(e)s”, ne sont malheureusement pas des arguments fiables, voire obscurants à propos des sujets que l’on ne maîtrise pas 😞️
La pensée critique est ainsi compliquée car elle nous apprend que bien penser c’est en partie penser contre soi-même 😳️ Elle apprend la métacognition : penser sur ce que l’on pense.
Quel que soit le sujet, il est donc utile de se méfier de son expérience personnelle et de ses ressentiments, car ils nous trompent. En grande partie à cause de notre bassin culturel et nos biais cognitifs dits « de raisonnement » (voir Aller plus loin) . Encore une fois, ce n'est pas parce que quelque chose nous semble « logique » ou « évident » qu'elle est juste. Et si elle est contraire à son intuition, cela nous est très difficile de la jauger, la démarche étant contre-intuitive, justement.
Il est pourtant plus raisonnable de se forcer à chercher si l'on a tort, le plus possible, plutôt que de chercher à se confirmer que l'on a raison. C'est ce que fait la démarche scientifique : challenger ses résultats, en permanence.
L'erreur est de ne pas se rendre compte que l'on cherche (consciemment ou non) à se convaincre, que notre idée/avis/opinion est vrai et que cela entretient de notre puissant biais de confirmation (voir plus loin). Et personne n'est à l'abri, je me fais encore avoir !
NB A PROPOS DE NOS BIAIS COGNITIFS :
ils seraient des héritages évolutifs qui nous permettraient de survivre et d'agir rapidement, et continueront de nous servir dans bien des situations, sans avoir besoin de toujours réfléchir. En revanche, lorsqu'ils s'agitent des idées et de la réflexion intellectuelle, ils nous lestent et nous évitent de bien et mieux penser. Ce qui est contre-intuitif avec les idées que l'on se faisait jusque-là sur notre propension à savoir raisonner.
︎
Tout n'est pas corrélé
Nous avons une forte tendance à associer deux événements à la même cause. Par exemple la présence d'une moustique serait liée à celle de la lumière, ou une araignée dans le salon à la météo d'automne, ou encore la beauté d'un haricot à sa plantation lors d'une phase de Lune. Etc. Pourtant, ici, il n'y a aucun lien entre ces événements, autrement dit il n'y a pas de lien entre causalité et corrélation.
Notre propension à tomber dans le panneau vient du fait qu'il existe quand même de nombreuses corrélations ayant la même cause.
Par exemple la présence du Soleil et la chaleur, l'absorption d'un médicament actif (aspirine) et la diminution du mal de tête, l'absorption d'alcool et l'euphorie ou les accidents, les feuilles d'arbres qui tombent et l'hiver qui arrive, etc.
Alors il est instinctif de penser que tout est corrélé et nos heuristiques de jugements immédiats nous entraînent à voire des corrélations un peu partout. La démarche méthodique est dans ce cas une précieuse alliée, elle nous apprend à nous méfier de ces liens qui semblent évidents, et à chercher et identifier le facteur confondant qui, lui, est la véritable cause.
Par exemple, dans le cas des araignées dans la maison, la véritable cause de leur présence est la maturité sexuelle des mâles, qui les fait sortir de leur cachette en fin d’été. Mais elles étaient déjà dans la maison, bien cachées, au seul endroit où l’on ne passe pas l’aspirateur, à l’abri ! Les moustiques, eux, s’approchent après avoir senti de loin le CO2 que notre corps dégage. Côté accouchements et pleine Lune, il n’y a pas de cause particulière, seulement les ressentis des infirmi.ère.er.s qui ont tendance à ne se souvenir que des accouchement autour de la pleine Lune dans le ciel, et ne pas comptabiliser les autres. Idem pour les plantations et les astres, aucune étude sérieuse ne fait le lien, et de simples expériences de plantations réalisées en classe avec des enfants permettent pourtant d’écarter ce facteur.
Sans démarche méthodique, il est très intuitif de penser que tout est corrélé. Or ce n’est pas toujours le cas, loin de là. Il est donc plus prudent de ne pas laisser son ressenti ou expérience personnelle prendre le dessus et l’ériger en généralité.
︎ Attention
à la surconfiance ⚠️️
Sans démarche méthodique, il nous arrive parfois de parler d’un sujet à peine ou peu maîtrisé, et pourtant en toute confiance, notamment s’il satisfait ce biais de confirmation. C’est à ce moment que l’on peut être victime de notre « biais de supériorité illusoire » (souvent appelé effet Dunning-Kruger, et parfois exagéré, voir Aller plus loin).
Source : Science Pop
Il s’agit de notre tendance à surestimer nos connaissances lorsqu’on est novice sur un sujet donné (et inversement). Au début, lorsqu’on croit savoir, on se sent un peu trop en confiance.
C’est en général le cas lorsque l’on a seulement des infos d’une structure militante par exemple, ou d’une seule étude scientifique, d’un seul article de presse, d’un ressenti, d’un témoignage, d’une anecdote, etc. Cela ne veut pas dire que c’est obligatoirement faux, mais encore une fois que ce n’est pas fiable.
Il est alors conseillé de douter et de creuser encore davantage, avec de vrais outils de savoirs (voir Aller plus loin).
Et plus on creuse sérieusement un sujet, plus on se rend compte de l’étendu de notre ignorance, de la complexité des choses et du monde, que rien n’est simple. A tel point que les connaisseurs sont un peu meilleurs qu’ils ne le croient.
En creusant un sujet, on prend conscience que l’on ne maîtrisera jamais parfaitement un sujet. Cela permet de mesurer et tempérer davantage ses propos et ressentis, et d’être plus ouvert à la discussion et aux échanges fertiles.
"L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance".
(Origine de l’Homme, Charles Darwin, 1871)
Au-delà de son titre, ce livre donne un maximum de clés pour s’équiper d’un “détecteur de bullshit” et d’infox en général
Bullshitomètre face à une infox 💥️
︎ Pour davantage de rigueur, plus une idée va dans notre sens, plus il est nécessaire de la challenger, de la démystifier ou de tenter de la discréditer (débunker) !
︎ Pour davantage de rigueur, plus une idée va dans notre sens, plus il est nécessaire de la challenger, de la démystifier ou de tenter de la discréditer (débunker) !
Par exemple, il est assez intuitif de penser qu’un frelon serait dangereux, que les pesticides seraient forcément mauvais pour la santé, que la Lune influencerait la croissance de nos haricots ou que ce qui est “naturel” serait exempt de tout soupçon. Pourtant, tout ce qui vient de la “nature” n’est pas forcément bon, voire dangereux ou mortel. Et inversement, tout ce que font les humains (= artificiel) n’est pas mauvais. Ce qui signifie tout simplement que de se fier au mot “naturel”, n’est pas fiable, donc quasi inutilisable.
Et pourtant, quand ça nous arrange, nous avons facilement tendance à l’oublier. C’est aussi dû au fait que notre cerveau a une propension à vouloir simplifier la complexité du monde. A chercher une explication simple et manichéenne. De plus, lorsqu’on entend au moins 2 ou 3 fois la même idée, la psychologie dit que cela s’imprègne dans notre cerveau. A cela s’ajoute notre propension à vouloir trouver une explication, un.e coupable, à une chose ou une idée qui n’est pas confortable.
Et si en plus notre culture ambiante (familiale ou sociétale) le dit, il est si difficile de se déculturer et de lutter contre les idées reçues. Comme par exemple : les “frelons seraient dangereux”, “les abeilles domestiques utiles pour la biodiversité” ou que “les gros boutons avec deux trous seraient ceux d’une araignée la nuit” ? C’est très difficile et pourtant tout cela est faux.
Idem pour les “produits chimiques”... En creusant sérieusement ces sujets, on se rend assez vite compte que le bien et le mal n’existent toujours pas. Et voici encore notre propension à vouloir simplifier les choses, pour plus de confort cérébral. Mais comment lutter contre notre cerveau qui nous joue des tours ? Voire qui use de flemme ? Pas facile !
Le bias cognitif puissant dit “du monde juste”, pousse en permanence notre cerveau à chercher des explications pour ne pas être en “dissonance cognitive”, et vouloir trouver une explication à ce qui ne va pas “bien”. C’est ce biais qui nous ferait chercher un.e coupable, par exemple, même lorsqu’il n’y est pour rien.
Cela va des théories du complot qui expliqueraient certains de nos maux, à l’araignée qui serait responsable de ce gros bouton sur notre peau au réveil. Nos cerveaux nous poussent en permanence à chercher une explication pour apaiser notre désir d’un monde juste, non dissonant.
Les chercheurs parlent du fait que l’on recherche un état d’homéostasie, une stabilisation interne.
︎ Idéalement on évitera de supposer sans vérifier
Dès que l’on commence une phrase par “je pense que…”, “je crois que…” ou “à mon avis…” eh bien idéalement on s’arrête net ! Et si vraiment on veut aborder ce sujet, on le creuse à fond et très sérieusement. En se posant simplement (!) la question “qu’en dit le consensus scientifique mondial ?”.
Contrairement aux personnes dogmatiques, les scientifiques sont en théorie agiles et très créatifs, ils se remettent régulièrement en question et font sans cesse de nouvelles suppositions. Seulement ils les expérimentent toutes avec méthode avant de valider des résultats, et proposent à d’autres scientifiques de les challenger avant de les publier.
︎ Suspendre son avis est un exercice très difficile, notamment parce qu’il oblige à contenir son ego, à ne pas exister, au moins sur ce sujet.
Y arriver est un challenge à relever avec soi-même !
Pourtant, avec un peu (😅️) d'entraînement, à la manière d’un bon journaliste scientifique, on peut donc chercher, croiser et vérifier de nombreuses sources d’informations. C’est long et fastidieux, surtout lorsqu’on ne doit pas prendre pour acquis les premières informations présentes sur Internet “grand public”. Et en particulier lorsqu’elles vont dans notre sens 😬️ ! Y compris d’une source renommée, comme un quotidien national ou un “expert”. Il est toujours utile de rafraîchir ses informations et de vérifier auprès de nombreuses études scientifiques, en particulier si nous ne sommes pas des scientifiques chevronnés. Oui, c’est souvent laborieux (et penser et réfléchir coûtent énergétiquement, physiquement), mais l’énergie dépensée en vaut la peine !
︎ Voir ici ou plus bas Comment trouver des sources fiables ?
Nos informations viennent-elles d’un ou plusieurs scientifiques, d’un particulier lambda, d’un militant, d’un « anti », d’un « pour », etc. ?
Idéalement, pour lutter contre nos biais : lorsqu’une info ou idée va dans notre sens et suit notre intuition, suspectons-la encore plus qu’une info contraire.
Cherchons davantage à la dézinguer qu’à l’accepter sans réfléchir. Et si l’on n’arrive pas du tout à la démystifier, même après un sérieux travail de recherches, alors elle pourrait être plutôt fiable.
Mais que c’est difficile ! Presque tout le monde pense le faire naturellement, mais en réalité... 😏️
Pour s’aider encore, on peut chercher des infos là où nous ne serions pas allés spontanément. Exemple : si l’on est de gauche, lisons aussi Le Figaro, et inversement, au moins de temps en temps (et si l’on est modéré.e 😅️). Et surtout ne nous contentons pas de taper “jardiner avec la Lune” dans un moteur de recherche, car tous les sites qui vont dans ce sens (dont les commerciaux) apparaissent généralement en premier et risquent de satisfaire illico notre biais de confirmation. En revanche, en tapant “jardiner Lune science” (ou controverse, critique, études scientifiques, etc.) on se rendra vite compte qu’il existe finalement des études sérieuses qui, elles, ne prouvent… rien.
Echelle des niveaux de preuves, en particulier pour la médecine basée sur des données probantes : nous avons plus souvent tendance à avoir un avis en restant dans la partie basse des “témoignages sans valeur”. Illustration Stéphane Ponzi
⚠️️ Ne s’applique pas aux sciences humaines et sociales (SHS) où certains témoignages peuvent être des preuves par exemple.
︎ Autrement dit, nous avons trop souvent tendance à nous prouver ce que nous croyons, plutôt qu’à savoir si nous avons tort
Mais comment faire quand on pense réellement ne pas avoir tort ? Une grande partie de la difficulté vient de là, il est utile de se forcer à penser sur ce que l’on pense.
Ne jamais sous estimer que “Certaines propositions intellectuelles sont beaucoup plus séduisantes pour notre cerveau, que des propositions méthodiques. Ne pas négliger le fait que la pensée méthodique est une pensée extrêmement désenchantante. Accepter de suspendre son jugement et ne pas plonger dans le délice d’un certain nombre de narrations, c’est aussi dépouiller le monde d’une certaine magie. Et certaines personnes préfèrent à la vérité, la jouissance psychique”
(Gérald Bronner)
Voir aussi ce que disait Nietzsche à propos de notre désir de plaisir, plus que de vérité (Avenir de la science).
La réponse à nos questions est rarement aussi tranchée qu’on le croit, voire parfois à l’opposé. Toujours se poser la question « que dit la science ? ». Existe-t-il un consensus scientifique, voire une théorie scientifique sur un sujet ? Et qui dit théorie scientifique, dit validation international, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus fiable, le plus haut degré de preuves en attendant de nouvelles découvertes. Ce n’est donc pas “juste une théorie”.
Cela signifie aussi qu’une personne (même célèbre), une seule étude scientifique ou une info qui circule ne valent quasiment rien. Cela ne veut pas dire que c’est faux, mais seules les revues systématiques ou les méta-analyses* d’un très grand nombre d’études valent vraiment la peine d’être considérées, car elles sont à ce jour le plus haut niveau de preuve dont nous disposons. Ainsi, le fréquent titre de presse “Selon une étude…” ne vaut très souvent pas grand-chose et tombera aux oubliettes. De plus, nous sommes mal “éduqués” car peu de journaux publient un erratum des mois ou des années plus tard pour dire que telle étude (et leur gros titre) s’avère non fiable 😒️.
Il doit donc exister un grand nombre d’études scientifiques ou de revues systématiques de la littérature scientifique apportant des preuves fiables pour qu’un sujet devienne réellement bankable, plutôt fiable.
︎ Suspendre son jugement
Idéalement, si l’on n’a pas très sérieusement démystifié un sujet, on se contente de dire “je ne sais pas”, “je n’ai aucun avis”, “on en reparlera une autre fois, lorsque j’aurai mieux étudié le sujet”, etc. Voilà des phrases qui manquent tant pour la paix des échanges et des relations humaines.
Seulement suspendre son jugement est une forme de torture pour notre cerveau qui a toujours des solutions à nous proposer, mêmes érronées. Le contenir est une espèce de suplice intellectuel.
Réussir à le faire relève d’une forme d’abnégation et de sagesse. Les plus raisonnables d’entre nous arrivent à admettre ne pas savoir, ils en sont fiers et bien plus zen !
En effet, comme le dit Frédéric Tomas (livre ci-dessous), je trouve aussi qu’être dans un état d’incrédulité fait du bien cognitivement parlant. Ça repose... 🧘♂️
Pour avoir un avis quand même, une autre piste est de donner un pourcentage à sa croyance, comme par exemple “je pense à 20% que les frelons sont dangereux”. Ca permet d’échanger un peu plus, éventuellement, et de ne pas passer de zéro à 100%, ou l’inverse, d’un coup ! 😅️
︎︎︎ à propos de rationalisme, à compléter avec une approche matérialiste, encore plus... humaine ?
︎ Croyant.e.s virulent.e.s ?
Gardons aussi en tête que dans les médias/blogs/livres... les “croyant.e.s” (enfermés dans leurs certitudes, inquiétudes, colères et combats) peuvent être davantage présents et prosélytes que les “sachants”. Des études montrent aussi que sur les réseaux sociaux le faux va plus loin, plus vite et plus profond que le vrai (voir par exemple Science, Vol 359, n°6380, 09 mars 2018).
Ceci pouvant être en partie expliqué par notre biais de raisonnement dit “de négativité” qui nous pousse à davantage être séduits par le côté négatif des choses. Ce biais nous permettrait d’éviter le pire, par exemple, et nous rassurerait. C’est donc un raisonnement intuitif de notre cerveau, auquel il est difficile de résister. La pensée critique peut encore aider ici.
︎ vErs qui se tourner alors ?
En effet, nous voilà bien démuni.e.s après tout cela 😞️ Si l’on devait suspendre notre jugement sur tous les sujets que l’on ne maîtrise pas, on risquerait de ne plus rien avoir à dire sur quoi que ce soit, hormis nos domaines de connaissances, et encore !
Et pourtant, en théorie ça nous épargnerait bien des échanges stériles, des blabla et des altercations lors des dîners de familles ou de collègues de bureau. Entre l’oncle qui est soudain historien et géopoliticien spécialiste de l’immigration, la tante experte en fission nucléaire et radioactivité, la cousine devenue experte en génie génétique des plantes OGM ou encore le grand-père astrophysicien, cosmologue et agronome en même temps, pfiouuu que de blabla seraient épargnés s’ils étaient restés dans leurs vrais domaines de compétences 😘️
Pour pouvoir parler d’un sujet, si l’on ne souhaite pas faire soi-même des recherches approfondies sur les méta-analyses disponibles, on peut apprendre à identifier celles et ceux qui les ont faites à notre place.
En général, les spécialistes d’un sujet font des conférences, des interviews ou des articles et livres qui compilent ce que la science a cherché, et relatent le consensus scientifique mondial.
Méfions-nous du loup ou de la louve solitaire, qui sort du consensus et affirme haut de fort des vérités. Même s’il a une blouse blanche ou des titres. Le cas « Raoult et le coronavirus » a été exemplaire pour cela. Et il est loin d’être le seul, car les journalistes continuent d’inviter parfois sans précautions, des « expert.e.s » qui ne représentent pas le consensus. Les précautions seraient de bien en informer les téléspectateurs, voire d’inviter d’autres scientifiques pour apporter la controverse et ne pas laisser un.e outsider asséner ses ressentis ou opinions en roue libre. Par exemple, en théorie, en invitant un.e climatosceptique sur un plateau, il serait judicieux, pour mieux refléter ce que dit la science à ce jour, d’en inviter mille autres (environ) au même moment (il faut de la place du coup !), pour que l’on se rende compte visuellement et oralement à quel point il.elle est bien seul.e avec ses idées.
Une petite recherche permet de vite se rendre compte s’ils font l’unanimité dans leur profession. Avec cependant une méthode assez méticuleuse, en multipliant les sources et en faisant très attention à notre biais de confirmation. On aura en effet toujours tendance à confirmer ce que l’on croit déjà, plutôt qu’à challenger nos idées.
Un autre indice : cette personne est-elle bien dans son domaine de compétence ? Combien d’artistes ou même de scientifiques sont interrogés sur des domaines qu’ils ne maîtrisent pas, et qui, par envie de répondre ou égocentrisme, ne peuvent s’empêcher de commenter. Même Hubert Reeves ou Edgar Morin, par exemple, sont interrogés parfois sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas ou moins. On entend aussi parfois l’opinion d’Einstein sur les abeilles, mais était-il seulement entomologiste ? Et en plus il n’aurait jamais dit ce qu’on lui fait dire à ce sujet !
S’ils pourraient avoir éventuellement raison, c’est rarement systématique, et donc non fiable. Alors la sagesse nous invite à de nouveau suspendre notre jugement, creuser plus sérieusement ou accepter le consensus scientifique sur tel sujet.
︎ Croiser les approches
Une autre piste consiste à mélanger et croiser le plus possible les disciplines : biologie, écologie, histoire, sociologie, psychologie, philosophie, etc. Les sujets environnementaux sont particulièrement concernés par cette transversalité. Seulement nous n’avons pas trop l’habitude de réfléchir de façon très transversale, alors que la vie, elle, l’est.
Prenons par exemple le thème des espèces dites “invasives”, comme les frelons “asiatiques”. Voici un bon exemple de sujet transversal et compliqué à aborder sous un seul angle. En tout cas éviter autant que possible de suivre son ressenti, très culturel selon l’angle de vue : amis de la nature, chasseurs, apiculteurs, gestionnaires, maires, chef d’entreprises, etc.
Les sujets sensibles d’actualité qui appuient sur des sensibilité sont davantage sujets aux biais.
Il apparaît ainsi qu’aujourd’hui tout le monde a un avis sur les frelons “asiatiques” par exemple, comme si nous étions tous devenus entomologistes, écologues, apiculteurs, hyménoptéristes, gestionnaires, biologistes, sociologues, philosophes, etc.
Cela signifie aussi que ce sujet est devenu sociétal et dépasse celui de la biologie pure.
Un sujet vraiment traité à 360°, sans tabous et en profondeur devient très différent et souvent bien moins tranché qu’on ne le croyait au départ.
︎ Pour une meilleure efficacité !
Qu’elle que soit la forme d’une rencontre avec le public (ou ses amis, sa famille), le fond est important puisque notre démarche est parfois d’intérêt général. De plus, un public qui ne ressent pas une certaine compétence et neutralité (voire un apaisement) dans son interlocut.rice.eur, ou de la flexibilité dans ses opinions, sera moins prompt à accueillir ses propos si lui-même n’est pas convaincu.
Votre public a ses idées reçues, représentations et croyances, plus ou moins tranchées. Une des clés pour les appréhender au mieux est d’être très bien informé, ouvert et à l’écoute. Si l’on est soi-même retranché dans ses croyances, ses dogmes et certitudes, il est difficile de demander l’inverse à son public, ou d’être à l’écoute et de ne pas se laisser aller à un prosélytisme stérile.
Et d’ailleurs, tous les pédagogues le savent, le prosélytisme ne marche pas. Et les études montrent que plus vous prouvez à quelqu’un.e qu’elle.il a tort, et plus vous renforcez sa croyance !
IL existe à ce sujet différentes méthodes pour échanger de façon constructive et efficace lorsqu’il y a des blocages. En cherchant par exemple avec les exemples de mots clé suivants : #DebattonsMieux #EntretienEpistemique #CibleDeGraham #CarlRogers
Un livre pour celles et ceux qui en on assez ou qui doutent lorsqu’ils entendent le mot “quantique” utilisé à toutes les sauces, hors du champ scientifique. Ecouter aussi Meta de choc à ce sujet :
︎ S’aider de divers outils d’autodéfense intellectuelle
Enfin, pour aller plus loint et toujours garder l’esprit éveillé, on pourra s’aider d’outils élaborés notamment par les sceptiques du monde entier, appelé.e.s aussi rationalistes, pens.eur.euse.s critiques et méthodiques ou autres zététicien.nes (= pédagogues de la pensée méthodique). Ces scientifiques ou amateurs, proposent de nombreux outils d’autodéfense intellectuelle pour aiguiser ses raisonnements et “mieux penser”, comme le propose notamment le collectif Cortecs et ses outils en ligne.
Sans perdre de notre engagement bienveillant vis-à-vis du vivant, de nos attentions vis-à-vis de notre environnement et de notre imaginaire créatif, il est utile et payant d’aiguiser autant que possible notre méthode de connaissance, et de rester intellectuellement agiles et mouvant.e.s, comme l’est la science.
Nos animations, nos médiations, nos rédactions, nos réunions et nos dîners n’en seront que plus agréables à vivre, pour nous, pour tout le monde et pour nos sociétés !
︎ ALLER PLUS LOIN (pistes)
Ne jamais hésiter à poser des questions aux spécialistes du domaine qui vous intéresse, iels sont souvent disponibles et promptes à échanger.
Pour les plus flemmard.es, identifier dans les publications ou les conférences, les experts qui ont compilé sérieusement le plus de données.
Sur les recherches en ligne ou dans les écrits, multipliez les mots clés, variez-les, surtout à l’inverse de vos intuitions.
Pour tous les sujets, des moteurs de recherches grand public ne suffisent généralement pas, les etudes sont à chercher ici pour commencer :
La partie universitaire de Google : Google scholar
Comment utiliser Google Scholar ?
Pub Med (santé, sciences de la vie)
GeoRef (sciences de la terre)
Archives ouvertes HAL
Sciences directes
Réseau Cochrane (santé)
Les sites des ministères et les études, méta-analyses et statistiques scientifiques qui les concernent.
Statistiques nationales
CNRS
Inrae
Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses)
Agence nationale des fréquences (Anfr)
Muséum national d'Histoire naturelle (Mnhn)
Les académies officielles ( sciences , agriculture, Médecine , Technologie , etc.)
Base transparence santé (Ministère de la santé)
Canal détox (Inserm)
Etc.
Comment trouver des sources fiables ? Par Macroscopie
Un complément avec des rencontres, des vidéos, des livres, des interviews, des rencontres, etc.
Développer et se former à l'esprit critique :
Eduquer à l'esprit critique (collectif, Ministère éducation)
Développer son esprit critique
Former l'esprit critique des élèves
La fondation La main à la pâte
Boîte à outils des enseignants
Le Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique & sciences (Cortecs)
Observatoire zététique
Cours d'auto-défense intellectuelle (par Richard Monvoisin, Université Grenoble Alpes)
Apprendre à apprendre, Leçon 6 sur [Lab]map :
Se fier à son intuition ou développer l'esprit critique ?
LES CROYANCES ÉPISTEMIQUES
Les biais cognitifs :
[podcast] Les biais cognitifs : la fabrique des histoires
Associations Libres
Wikipedia
Un exemple : Effet de surconfiance
[Vidéo] Effet Dunning-Kruger
[Vidéo]
Réel effet Dunning-Kruger
Un exemple : Le biais de confirmation (Comment avoir moins souvent tort ? par Nicolas Gauvrit)
[Vidéo] Tous biaisés !
[Vidéo] Introduction aux biais cognitifs et aux erreurs de logique
Les moisissures argumentatives :
Liste de 25 moisissures argumentatives (Cortecs)
A propos des vérités scientifiques (par Etienne Klein)
Exemples de matériel vidéo scientifique :
Espace des sciences (Rennes)
UniverscienceTV
Agora des savoirs
Treize minutes
Les Ernest
Collège de France
Vidéo de science
Science étonnante
Les conférences de l’Afis
Exemples de podcasts :
Podcastscience
Meta de choc
Exemples d’émissions de radio :
La méthode scientifique
Continent sciences
La conversation scientifique
La marche des sciences
exemple d’émission dédiée :
Recherche scientifique : à l’école de la pensée critique
Exemples de magazines papier
Pour la science
La recherche
Associations pour la raison et l’information
Union rationaliste (UR)
Association française pour l’avancement des sciences (AFAS)
Association française pour l’information scientifique (Afis)
Matériel pédagogique sceptique
(esprit critique, zététique, infox, hoax…) :
[Livres] Lectures faciles, en priorité les numéros 1, 2, 3 et 22 de la collection Une chandelle dans les ténèbres
[Blog] Zet-Ethiq
[Livre] Petit cours d’autodéfense intellectuelle
[Livre] Manuel d’autodéfense intellectuelle
[Livre] La démocratie des crédules
[Livre] Santé, science, doit-on tout gober ?
[Bibliographie] Charlatans.info
[Bibliographie] Bibliothèque des sceptiques du Quebec
Corrélations/causaliés suspectes
[Livres] La petite bibliothèque du sceptique
Analyse de l’esprit critique
[Blog] Curiologie
[Blog] Menace théoriste
[Podcast] Méta de choc
[Podcast] Scepticisme scientifique
[Podcast] L’heure du doute par Nichoax
[Podcast] Skeptikon
[Vidéo] Débattons mieux, avec Science4all
[Vidéo] C’est quoi l’esprit critique (Raisonnance) ?
[Chaine] Le Vortex
Vidéos d’aide à la défense intellectuelle :
[Vidéo] Le doute comme moteur de la pensée
[Vidéo] Pourquoi croit-on ?
[Vidéo] Histoire de la pensée critique
[Vidéo] L’Autodéfense Intellectuelle (des outils pour la recherche d'information)
[Vidéo] Virginie Bagneux / La zététique : esprit critique, es-tu là ?
[Vidéo] Notre cerveau face aux fake news
[Docu] Les lois de l’attraction mentale
[Vidéo] La zététique, par Henri Broch
[Chaine] Hygiène mentale
[Vidéo] Pourquoi sommes-nous crédules (par Gérald Bronner) ?
[Vidéo] L’appel de la nature ?
[Vidéo] Négociation intellectuelle avec le monde (Tronche en biais / Gérald Bronner)
[Chaine] Savoirs en société
A propos de La fiabilité des études scientifiques (Le Vortex)
[Vidéo] Faut-il s’inquiéter des fake news ?
Tous les vulgarisateurs de la démarche scientifique sur la toile :
Sur Hygiène mentale
Infox et post-vérité
La manipulation de l'information, faut-il désespérer ?
Exemple de sites sur les infox :
Stopintox
Décodex du Monde
Désintox de Libération
Check news de Libération
Répondre aux péjugés
Hoaxbuster
Pistes de lectures :
Autres exemples de fiches pédagogiques à retrouver sur le site de Florence Dellerie
Pour “ne pas traiter l’autre de petite merde”, lors des échanges de croyances contre croyances, savoirs contre croyances, etc. !
En vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ohU1tEwxOSE En podcast : https://www.scepticisme-scientifique.com/episode-439-lart-dexprimer-son-desaccord-le-chat-sceptique/