Expliquez-moi vos problèmes avec les frelons, je vous explique ici comment les oublier (le plus possible) :)
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Un frelon d'Europe par Cécile Miraglio des Petits Zécolos
Un frelon à pattes jaunes par Cécile Miraglio des Petits Zécolos
Document à télécharger pour aider quiconque, entreprises ou collectivités à ne pas trop intervenir ou stresser :
PREVENTION_FRELON_GUEPES_ABEILLES_LASSERRE
« L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la colère, la colère à la haine et la haine à la souffrance » (Yoda & cie, voir Citations )
︎ Est-ce dangereux ou risqué de côtoyer des frelons ?
Au contraire, leur présence serait plutôt à espérer (pour les frelons à pattes jaunes, voir plus bas). Ces insectes sont craintifs (à environ plus de 5m de leur nid), discrets, pollinisateurs ou encore prédateurs d'autres insectes. Ils sont aussi des proies pour d'autres animaux, comme des mantes ou des oiseaux. Ils recyclent également le bois mort en l'utilisant pour la fabrication du nid en papier mâché. En fin d'été, ils recyclent les fruits mûrs tombés au sol. Etc.
Localement, ils peuvent nous ennuyer en grignotant des fruits moins mûrs et gênent certains arboriculteurs.ices ou particuliers. Surtout, leurs infiniment rares piqûres ne sont pas « dangereuses » (sauf pour les rares personnes allergiques). Une ou plusieurs piqûres (rarissime) ne sont pas létales. Il en devrait des dizaines ou plutôt des centaines, ce qui n'arrive « jamais », pour se sentir mal.
Les côtoyer est encore moins « risqué » (danger x exposition) hors des alentours très proches du nid, et encore).
Alors pour aider à se détendre encore plus des frelons et voir comment ils se comportent en notre présence, voici une petite vidéo :


︎ Qui veut la peau des frelons à pattes jaunes (« asiatiques ») ?

Copyright Cécile Miraglio des Petits Zécolos
(article en constante évolution, en partie extrait de notre livre BEAUX D'AILLEURS sur les espèces exotiques (Belin), en collaboration avec le photographe Cyril Ruoso.


⚠️️🗯️ Qu'il y ait une ou des centaines de ruches ennuyées par des frelons à pattes jaunes, il s'agit ici de dépasser nos ressentis et d'analyser notre façon toute personnelle de voir et vouloir la « nature » et les animaux. Et de se questionner sur notre propension à stigmatiser une espèce à partir d'événements isolés, comme si chaque individu était ennuyeux.
Ce qui n'a ni sens ni réalité, car il n'existe pas de « mauvaise espèce » en soi, qu'elle soit originaire d'ici ou d'ailleurs. Dans ce cas, je trouve que jeter l'opprobre sur une espèce nous empêche de voir les animaux non humains pour ce qu'ils sont, malléables et vivants, justement, individuels et sensibles, comme nous pour certains.
EN RÉSUMÉ :

Biologie et écologie de ces animaux
Insectes hyménoptère de la famille des vespidés (guêpes, surtout sociales).
Nom vulgaire : Frelon à pattes jaunes ou frelon velouté « frelon asiatique »
Nom scientifique : Vespa velutina nigrithorax
Répartition : Asie du sud-est où l'espèce est divisée en une douzaine de sous-espèces réparties dans un vaste aire allant de l'Afghanistan à l'Indonésie. Désormais un parti de l'Europe de l'Ouest.
Vespa signifie « guêpe » en latin. Frelon serait-il du franc huslo auquel un « f » a été ajouté, ou de frêle, eu égard à la minceur de sa taille, voire de frêler qui signifie brûler (comme sa piqûre) dans le Berry ? La sous-espèce nigrithorax signifie « au thorax noir ».
Histoire de leur arrivée en France
Les ancêtres des populations européennes ont régné jusqu'en 2004 en Asie continentale, et plus exactement dans les environs de Shangaï en Chine. Cette année-là, une (ou quelques-unes ?) femelle hivernante et abritée dans des poteries pour bonzaïs, est arrivée par bateau en France, puis en camion jusque chez un horticulteur du Lot-et-Garonne.
Ce dernier a reçu son colis au printemps, période idéale pour qu'une reine fécondée l'année d'avant sorte de son hivernation et commencer à fonder sa colonie. A partir de cette seule introduction, ces animaux sont désormais présents presque partout en France, s'installent en Allemagne, Angleterre, Espagne et continuent sur l'ensemble de la zone biogéographique qui correspond en grande partie à celle de leur zone d'origine et pour laquelle ils étaient adaptés (climat et environnement).
Les chercheurs.euses ont en effet modélisé les caractéristiques de leur région d'origine, pour anticiper où ces insectes seraient susceptibles de s'installer dans le monde. L'une des zones les plus probables de leur modèle est… l'Aquitaine ! Il était donc quasiment certain que ces frelons s'installent un jour ici, à moins que les échanges avec l'Asie eurent des interruptions.
D'ailleurs des individus ont déjà été signalés un peu partout dans le monde, seulement ils étaient isolés, pas fécondés et mourraient sans que les conditions de leur installation soient réunies.
Ces frelons sont l'archétype de ce que nous appelons une « espèce exotique envahissante » (EEE) : lieu d'ailleurs, sans que nous l'ayons souhaités, se naturalisant sur place, étendant sont territoire rapidement et s'attaquant parfois à nos biens (ici, les abeilles élevées dans nos ruches).
Cette dénomination est officielle, et il n'en faut pas moins pour qu'une espèce soit stigmatisée et mal aimée dans son entièreté, y compris de naturalistes et du public profane.
Comme si chaque individu frélon à pattes jaunes d'Europe était un souci pour nous 😏️
Les réseaux sociaux sont innondés de photos et post « d'ami.es de la nature » ou des abeilles domestiques qui clouent ces animaux au pilori !
Pourquoi ? Parce que ces animaux nous empêchent de voler le miel, cette réserve de nourriture des abeilles domestiques. Ils génèrent l'apiculture, l'exploitation des abeilles, contre leur gré. La tenue des apiculteurs.ices est bien la preuve que les abeilles ne sont pas ok ! Les gardiennes, comme celles des guêpes ou frelons, attaquent et piquent les voleurs et voleuses.
[Effet de surconfiance ?]
Avec un sujet qui fait autant appel à nos ressentis (miel, gentilles abeilles, vilains frelons étrangers, invasion, peurs, piqûres, culture, etc.), il est normal que nous soyons davantage influencé.es par nos biais de raisonnement, ou biais socio-cognitif. Par exemple, celui dit « de surconfiance » (ou effet Dunning-Kruger) qui se traduit par le fait que les moins qualifiés.es dans un domaine (ici l'entomologie, la biologie, la sociologie, l'apiculture, etc.) surestiment un peu trop leur compétence. En effet, beaucoup de personnes ont un avis sur ces frelons. Ont-elles pour autant réellement creusé le sujet, sous toutes ses facettes et de façon la plus objective ?
Lorsqu'un sujet éveil spontanément autant de ressentis en nous, il est alors bien plus prudent de ne pas se laisser aller à nos premières impressions.
Au contraire, méfions-nous de nous et de nos analyses qui seraient peu rigoureuses. Les réseaux sociaux sont remplis de personnes sortant sans aucune retenue de leur(s) domaine(s) de compétence(s). Cela vaut d'ailleurs pour tous les sujets :) (voir Pensée critique )

Comment vivent les frelons ?

Que nous apportent-ils ?
S'il est encore trop tôt pour mieux définir les impacts écologiques positifs des frelons à pattes jaunes, ils sont déjà une nouvelle espèce à inscrire dans notre biodiversité : nous voilà avec deux espèces de frelons ! Ils sont aussi, subjectivement, de très beaux et gros insectes à voir voler et vivre autour de nous. Leur technique de capture des proies en vol statique pourrait susciter l’admiration, tant le spectacle est impressionnant.


